Mme Gisèle ROSSAT-MIGNOD, Directrice du Réseau des Directions Régionales et membre du Comité Exécutif de la Banque des Territoires, était en Corse les 19 et 20 février 2020. L’occasion de se rendre compte de la très belle réhabilitation aux normes label BBC (Bâtiment Basse Consommation énergétique) de la Caravelle sur le parc bastiais de l’OPH2C.
La Présidente de l’OPH2C, Fabienne GIOVANNINI, en compagnie du Directeur du Développement, Jean Philippe ALESSANDRI, accueillait donc, ce 19 février, MmeROSSAT-MIGNOD, ainsi que M. Frédéric NOËL, Directeur de la Région Corse de la Banque des Territoires, et M. Pierre BIGNON, Directeur régional adjoint, ainsi que leurs collaboratrices et collaborateurs.
Le Bâtiment La Caravelle a été construit en 1959 par l’ancien Office Public HLM, dans la continuité de la Résidence Bassanese et tient son nom du fait qu’il était initialement réservé aux personnels de l’aviation civile. Situé en plein Quartier Prioritaire de la Ville, il abrite un commerce et 15 logements sociaux du T2 au T5.Le Bâtiment est typique des constructions de l’époque : une barre rectangulaire avec un toit terrasse à deux entrées. Sa particularité était qu’il possédait un vaste niveau semi-enterré et ouvert, avec un sol en terre battue, dédié initialement à l’étendage collectif du linge. Utilisé anarchiquement en caves ouvertes, cet espace a de plus été transformé en caves individuelles à la satisfaction des locataires lors de la réhabilitation.
Le Bâtiment avait de fortes carences au niveau énergétique : déficit d’isolation de la toiture, absence d’isolation des murs extérieurs de façade et des sous-sols, chaudières gaz individuelles de type haute-température (assurant le chauffage et l’eau chaude sanitaire), ventilation naturelle déséquilibrée, déficit de luminosité dû à la taille des ouvrants, pour partie en bois simple vitrage, volets occultants dégradés, aménagements extérieurs dégradés…
L’objectif de l’OPH de la Collectivité de Corse a été de refondre complètement les conditions d’habitabilité et le confort d’usage, en axant ses actions sur la performance thermique de l’enveloppe et des unités de production d’énergie en visant le niveau BBC, tout en redonnant une rationalité et bel un esthétisme à l’architecture comme aux aménagements extérieurs.
Isolation thermique par l’extérieur des quatre façades, de grande performance, avec traitement fin des ponts thermiques, isolation de la dalle-plafond du sous-sol (initialement en terre battue), isolation de la toiture, remplacement des menuiseries extérieures et leur agrandissement (très apprécié), par des châssis aluminium double-vitrage traités à l’argon, remplacement des portes palières, remplacement des chaudières gaz par des modèles à condensation branchés sur ventouse, réhabilitation électrique des logements, des parties communes et des espaces extérieurs en utilisant des éclairages basse-consommation, refonte de l’architecture, de la signalétique, des aménagements extérieurs en totale concertation avec les locataires et en utilisant des matériaux très qualitatifs (traitements des bandeaux de dalles en billes de verre, utilisation de la pierre de Brandu, murs traditionnels en pierre sèche, barrières automatique pour les stationnements, essences d’espaces verts etc…).
Les améliorations apportées sont appréciées des locataires qui y voient un confort thermique nettement amélioré. L’étiquette énergétique des logements était en effet classée F, pour une consommation initiale de 328 kwh/m2. En émission de gaz à effet de serre (GES), la situation positionnait en étiquette D à 23 kg (Co2/m2/an). Autant dire une précarité énergétique importante.Désormais, le bâtiment a reçu le label BBC et est passé en classe B, passant de 328 à 62 kWh/m². Au niveau des GES, il est passé de 23 à 14 kg (CO2)/m².an (étiquette C).
Les économies de factures énergétiques (individuelle + charges) ont été évaluées à environ 70€ par mois, pour une augmentation des loyers d’environ 20€ par mois à l’issue des travaux. Les tests d’imperméabilité des logements à l’issue des travaux ont démontré une performance 60% supérieure à ce qui était notre objectif (cf page 1 de la PJ « INFLITRO »).
C’est donc une opération où tout le monde a été gagnant.
Au vu de l’importance des travaux et le petit nombre de logements, une telle rénovation énergétique a couté près de 47 000€ HT de travaux par logement (+50% sur les investissements habituels). Le coût financier total, incluant tous les frais, approche le million d’euros et a été financé à 47% par le FEDER et la Collectivité de Corse. Le reste à charge de l’OPH se ventile en Eco-prêt et prêts bonifiés de la Caisse des Dépots et Consignations (Banque des Territoires).
C’est une opération phare pour l’OPH2C qui démontre à quel point le partenariat peut être bénéfique.
Il est techniquement compliqué malheureusement [du fait notamment de l’existence le plus souvent de balcons filants] de réaliser du BBC sur l’ensemble du Parc, mais la volonté tant de l’Etat, de la Collectivité de Corse et de la Banque des Territoires de soutenir les travaux d’amélioration de la performance énergétique est telle, que l’OPH2C travaille à un plan progressif d’amélioration de toutes ses résidences.